Après la moutarde et l’huile de tournesol, d’autres aliments de base pourraient disparaître des rayons dans les prochains mois, selon une récente étude de l’institut NielsenIQ sur la disponibilité des produits en grandes surfaces.
Dans un entretien accordé au magazine 60 millions de consommateurs, la chargée d’étude Myriam Qadi explique les différentes causes de ces pénuries alimentaires successives : des récoltes calamiteuses, les conséquences du confinement en cours ou récent dans les pays exportateurs, les ruptures commerciales entre fournisseurs et distributeurs et la guerre en Ukraine.
Sur ce dernier point, l’experte indique que le déclenchement du conflit armé a engendré une ruée des consommateurs sur les produits de première nécessité. « Début mars, il y a eu un phénomène de ventes anormal, avec un taux de disponibilité qui a commencé à diminuer sur les huiles, les graisses, les pâtes et la farine », indique-t-elle. Ce phénomène de panique aggrave ainsi une situation déjà tendue au niveau des chaînes d’approvisionnement.
La pénurie s’étend à d’autres produits alimentaires
Les achats de précautions persistent (le niveau de vente des huiles est de 30 à 50 % supérieur à la normale chaque semaine). Toutefois, certaines denrées, comme la moutarde, se raréfient même si les consommateurs en achètent moins.
Prochainement, de nouvelles familles de produits devraient être concernées par ces pénuries alimentaires. Il s’agit des féculents, semoules, pâtes, farines et riz. D’autres références sont également en tension. C’est notamment le cas des boissons réfrigérées, du fait des problèmes de disponibilité des emballages (carton et aluminium). Même chose pour les bouteilles en verre. En effet, la guerre a provoqué l’arrêt de la production de sept usines ukrainiennes, filiales des deux géants du verre Owens-Illinois et Verallia. De plus, cette crise s’accentue avec l’augmentation du prix du gaz utilisé dans les fours.
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Pour Myriam Qadi, si les consommateurs continuent à effectuer des achats de précaution, l’état des stocks reste tout de même satisfaisant. D’autres pénuries alimentaires partielles sont attendues généralement en fin de semaine. C’est le moment où la majorité des Français font leurs courses, alors que les rayons sont réapprovisionnés le lundi ou le mardi.