L’association Familles rurales a publié le 30 juillet dernier l’édition 2021 de son Observatoire des prix des fruits et légumes frais. Depuis 15 ans, l’association a pour objectif d’accompagner au mieux les familles. Elle leur prodigue des conseils, tant pour préserver leur santé que leur budget. L’étude des prix 2021 porte sur un panier de 8 fruits et 10 légumes frais, conventionnels et bio, sur 4 surfaces de vente.
Tandis que l’année 2020 avait été marquée par une hausse importante des prix, cette année, les valeurs se rapprochent de celles relevées en 2019. Les prix des fruits ont ainsi baissé de 8 % en moyenne (-5 % en bio et -3 % en conventionnel), malgré des épisodes de gel qui ont ravagé les récoltes de cerises (dont les prix se sont envolés, raison pour laquelle elles n’ont pas été prises en compte dans cette étude). Du côté des légumes, les prix sont également à la baisse, en particulier en conventionnel (-18 %).
Des fruits et légumes toujours trop chers
Si la baisse des prix est une bonne nouvelle pour le consommateur, il reste difficile pour de nombreux foyers de suivre les recommandations du PNNS (Plan National Nutrition Santé). Celui-ci préconise une consommation journalière d’au moins cinq fruits et légumes (soit environ 400 grammes). Mais Familles Rurales indique que « 90 % des enfants et près de 70 % des adultes ne suivent pas les recommandations de l’OMS de consommer au moins 400 grammes de fruits et légumes par jour et par personne ». Les raisons sont principalement financières. Ces recommandations représentent une dépense mensuelle entre 99 € et 195 € pour une famille de 2 adultes et 2 enfants. Le coût peut toutefois descendre à 52 € par mois en retenant la sélection de fruits et légumes les moins chers du panier de l’étude.
Pour l’association, il s’agit là d’un enjeu de santé publique. Elle invite à ce titre les pouvoirs publics à développer une politique plus ambitieuse et incitative. Elle propose notamment l’instauration d’un chèque fruits et légumes pour les plus modestes. Si une idée similaire avait déjà été émise par le ministère de la Santé et des Solidarités dans le PNNS 2006-2010, rien n’a encore été fait en ce sens. Or, pour Familles rurales, il y a urgence : « Près de 50 % des adultes et 17 % des enfants sont en surpoids, et parmi eux 17 % des adultes et 4 % des enfants sont obèses ». Ces chèques pourraient par ailleurs servir à faire de la prévention, bien que pour l’association, le temps est venu de soutenir les familles plutôt que de les abreuver d’injonctions. « Il faut arrêter de culpabiliser ces familles, il faut les aider », a-t-elle déclaré.