L’association Atmo Grand Est, en charge de surveiller la qualité de l’air, vient de présenter son bilan annuel sur la pollution atmosphérique et révèle une tendance globale de diminution significative des concentrations de polluants en 2023. En cause, notamment, le développement d’un parc de véhicules électriques, un changement dans les comportements, la rénovation énergétique des logements ou encore des épisodes de précipitations.
Alsace : un bilan à nuancer
Si la majorité des polluants ont diminué, ce n’est en revanche pas le cas de l’ozone, en raison de l’augmentation des températures dues au changement climatique.
Cependant, l’Alsace reste malgré tout une des régions où la qualité de l’air est la plus mauvaise en ville, comparée aux autres agglomérations du Grand Est. Par exemple, l’indice pollinique annuel (le nombre de grains de pollen) a fortement augmenté, en particulier à Strasbourg où il est quatre fois plus élevé en 2023 qu’en 2007. Un résultat inquiétant qui laisse présager de nombreux désagréments… Dans la mesure où le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) prévoit qu’avec le changement climatique le nombre de personnes allergiques passera de 30 % actuellement à 50 % en 2050. En outre, la hausse des températures entraîne des émissions de pollen plus précoces.
Ce qui influe sur la qualité de l’air
Selon l’indice Atmo, la ville de Strasbourg n’a connu que trois jours d’indice « bon » sur l’année, pour 249 jours « moyen », 55 jours « dégradé », 58 jours « mauvais » et zéro jour « très mauvais à extrêmement mauvais ». On retrouve des chiffres assez similaires dans les villes de Haguenau, Colmar, Mulhouse et Saint-Louis. Outre le pollen, c’est la topographie de la région qui serait à l’origine de ces mauvais résultats : les polluants stagnent dans un « couloir Nord-Sud », avec les barrières naturelles que forment les Vosges d’un côté et la Forêt-Noire de l’autre, empêchant une bonne circulation de l’air.
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Malgré ces chiffres, le directeur général d’Atmo Grand Est, Étienne Koszulla, indique que la qualité de l’air est en progrès et qu’il « ne faut pas relâcher la pression ». Par ailleurs, une nouvelle réglementation qui doit être adoptée par l’Union européenne avant les élections de juin prévoit de rendre les valeurs cibles plus strictes à l’horizon 2030.