L’association de consommateurs Familles Rurales publie, pour la 18e année consécutive, son Observatoire des prix des fruits et légumes.
Menée du 7 au 22 juin 2024, l’enquête porte sur 9 fruits et 10 légumes issus de l’agriculture conventionnelle et de l’agriculture biologique. Près de 91 veilleurs consommation ont relevé les prix dans 42 départements et sur quatre types de lieux de vente : hypermarchés, supermarchés, Établissements à Dominante Marque Propre (EDMP, type hard discount) et magasins spécialisés bio. Le prix moyen de chaque produit est calculé de façon pondérée en prenant en compte la surface de chaque point de vente.
En 10 ans, les prix ont augmenté entre 50 et 67 %
L’étude révèle que les prix moyens des fruits et légumes conventionnels ont diminué de 6,9 % par rapport à l’an dernier tandis que ceux du bio ont stagné (- 0,2 %). Toutefois, les 118 relevés de prix effectués laissent apparaître des disparités importantes. Ainsi, si le prix de certaines denrées a fortement reculé (- 19 % pour le citron conventionnel et – 16 % pour le bio), d’autres en revanche ont connu une baisse plus mesurée (- 6 % seulement pour les cerises en conventionnel), voire des augmentations significatives (+ 22 % pour les cerises en bio).
Côté légumes, tous les prix sont en recul, à l’exception du concombre (quel que soit le type d’agriculture), des laitues conventionnelles et des haricots verts bio. Toutefois, sur les dix dernières années, l’association a calculé que l’augmentation des produits maraîchers s’élevait respectivement à + 50 % côté fruits et + 67 % côté légumes. Dans le même temps, le salaire moyen n’a progressé que de 22 % sur la même période.
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Baisse de consommation de fruits et légumes
D’ailleurs, Familles Rurales s’inquiète de la « baisse préoccupante de la consommation de fruits et légumes : – 8 % entre 2020 et 2023 quelle que soit la catégorie socioprofessionnelle ». Or, selon l’OMS, 80 % des maladies cardiovasculaires pourraient être évitées si les recommandations du PNNS* étaient respectées. Celles-ci préconisent une consommation de 400 g de fruits et légumes par jour et par personne. L’association estime qu’en suivant ces recommandations, le panier moyen varierait de 66 € à 241 € par mois selon le type de panier composé.
En se privant des produits les plus chers (fraises, cerises, abricots et haricots verts) et en privilégiant le hard-discount, Familles Rurales établit qu’il est possible de rester dans un budget supportable pour les plus modestes.
Six mesures préconisées par Familles rurales
L’association propose six mesures d’urgences, dont quatre au niveau national : la mise en œuvre d’un « Bouclier Qualité Prix », déjà effectif en Outre-mer (un panier composé d’une cinquantaine de produits sains, dont les prix sont plafonnés et accessibles aux plus précaires via une allocation dédiée), la transparence sur les marges et leur taxation si jugées excessives, l’abandon du relèvement du seuil de revente à perte de + 10 % et enfin, davantage de pédagogie et d’accompagnement via les professionnels de santé auprès des parents.
Les deux autres mesures à l’échelle européenne seraient l’ouverture aux activités extra-scolaires des financements européens existants pour promouvoir les produits dont les enfants ont besoin pour « bien grandir », ainsi que l’interdiction des publicités à destination des enfants faisant la promotion de produits trop gras, trop sucrés, trop salés.
*PNNS : Programme national nutrition santé