Les beaux jours sont de retour, et avec eux les sorties en extérieur. Malheureusement, un indésirable s’invite sans crier gare : la tique, dont la piqûre peut s’avérer très néfaste. Comment se prémunir ?
Les tiques sont de petites bêtes, de la famille des acariens, de seulement quelques millimètres, qui peuvent causer de gros ennuis. Présentes partout sur le territoire, elles font l’objet d’une inquiétude croissante en raison du risque de transmission de la maladie de Lyme par celles porteuses de la bactérie Borrelia.
Le Grand Est particulièrement touché
Que vous vous promeniez en forêt, dans un parc public ou même dans votre propre jardin, il est difficile d’y échapper. Le Grand Est est particulièrement concerné. Selon une cartographie publiée en avril 2021 par l’Inrae* (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) dans le cadre du programme de recherche participative CiTIQUE, la Meurthe-et-Moselle, la Moselle, le Bas-Rhin, le Haut-Rhin et les Vosges font partie des départements du Grand Est où l’on recense le plus grand nombre de signalements de piqûres de tiques. D’après cette étude, 35 % des tiques analysées dans notre région étaient porteuses d’un agent pathogène susceptible de causer une maladie.
Si une grande partie des piqûres ont été signalées en forêt, le printemps 2020 a vu une hausse des piqûres survenues dans les jardins privés. Cela est probablement en raison d’une fréquentation accrue par les mesures de confinement.
Le spectre de la maladie de Lyme
La maladie de Lyme (ou borréliose de Lyme) est une maladie infectieuse non contagieuse. C’est la plus fréquente des zoonoses (maladies transmises de l’animal à l’homme) dans le nord-est de la France, selon l’Agence régional de santé du Grand Est (ARS).
Le premier symptôme caractéristique d’une piqûre de tique est une éruption cutanée circulaire. Elle se manifeste par une tache rouge entourée d’un anneau. Il s’agit d’un érythème migrant qui apparaît généralement à l’endroit de la piqûre. Cela, dans un laps de temps variant de quelques jours à quelques semaines. Il peut s’accompagner de céphalées et de courbatures.
En l’absence de traitement, la phase précoce disséminée débute par des manifestations au niveau neurologique ou articulaire (douleurs inflammatoires). La phase tardive arrive parfois plusieurs mois après la piqûre. Elle se caractérise par des signes neurologiques et articulaires plus graves et persistants, puis une fatigue à long terme.
Pour assurer une prise en charge spécifique des patients atteints de ce que l’on appelle les maladies vectorielles à tiques (MVT), le « plan national de lutte contre la maladie de Lyme et les maladies transmissibles par les tiques » est mis en place. Ce plan prévoit l’identification de centres spécialisés de recours adaptés et gradués selon la complexité des situations. A savoir les centres de compétence (CC MVT) et les centres de référence (CR MVT). Ils sont répertoriés sur le site de l’ARS.
A noter toutefois que ce n’est pas parce qu’une tique infectée pique qu’elle transmet automatiquement la maladie. Par ailleurs, une tique retirée rapidement engendrera moins de risque.
Comment se prémunir des tiques ?
Les tiques prolifèrent davantage dans des zones humides et lumineuses. Elles sont aussi dans les lieux où se trouvent des animaux (rongeurs, cervidés ou bovins). Elles ne tombent pas des arbres mais sont présentes dans les hautes herbes. Le printemps et l’été sont les saisons les plus propices, car nous nous promenons dans des tenues plus légères. Mais elles sévissent toute l’année, à la faveur d’un climat doux et tempéré. Le changement climatique est d’ailleurs un facteur favorisant leur propagation (et donc le risque d’une augmentation de la transmission de la maladie de Lyme).
Pour limiter les risques, trois conseils simples sont à suivre. Tout d’abord, bien choisir les zones de promenades en évitant si possible sous-bois, champs et hautes herbes, et en marchant au milieu du chemin. Ensuite, porter des vêtements adéquats, c’est-à-dire couvrants et de couleurs clairs. Privilégier les manches longues, pantalons, chaussettes hautes, bottes et surtout se couvrir la tête, été comme hiver (les tiques peuvent en effet se loger dans les cheveux). Enfin, on peut utiliser des répulsifs en complément, sur les zones les plus exposées : autour du col, des poignets, des bas de pantalons. Attention, ils sont contre-indiqués chez les femmes enceintes, les jeunes enfants et les personnes immunodéprimées. On peut éventuellement utiliser des produits naturels, comme la citronnelle, mais mieux vaut demander conseil à un pharmacien.
Au retour de la promenade, il faut procéder à une inspection minutieuse de toute la famille. En particulier dans les plis de la peau (derrière les oreilles, les genoux, sous les aisselles, l’aine), le cuir chevelu, les cheveux, sans oublier les affaires (sac, vêtements, couverture…) et bien-sûr les animaux.
* « Cartographier le risque de piqûre de tique en France : derniers résultats du programme CiTIQUE et nouveau volet sur le risque de proximité », communiqué de l’Inrae (avril 2021)
Les bons réflexes en cas de piqûre
Si une tique est présente sur la peau, il ne faut pas l’arracher ni utiliser de produit antiseptique. Il convient de la retirer à l’aide d’un tire-tique, que l’on trouve facilement en pharmacie, en le tournant comme un tournevis (mais surtout sans tirer dessus). Ensuite, désinfecter la zone et se laver les mains. La zone piquée devra être surveillée pendant un mois. Il faut néanmoins consulter immédiatement un médecin en cas d’apparition d’un érythème migrant. Pour plus d’informations, vous pouvez commander le numéro 246 du Consommateur d’Alsace (mai-juin 2019), consacré à la maladie de Lyme. Pour cela, contacter nos services : contact@cca.asso.fr