Les plantes vertes et les fleurs font partie de notre quotidien. Mais que savons-nous vraiment de leur provenance, de leur mode de culture, des circuits d’approvisionnement ou encore de la réglementation en vigueur ? Leurs bienfaits, régulièrement mis en évidence, sont-ils bien justifiés ? Quant au jardinage, qu’il s’agisse de fleurir un balcon ou d’entretenir un grand jardin, tout n’est pas permis ! Dans le dernier numéro de sa revue numérique indépendante « Consommer Aujourd’hui », consacré aux végétaux d’ornement, la Chambre de Consommation d’Alsace et du Grand Est apporte des éléments de réponse.
Tendances d’achat
La crise sanitaire nous a donné des envies de verdure. Plantes vertes et fleurs continuent d’orner nos intérieurs. Si le secteur a connu des difficultés pendant les périodes de confinement, l’année 2021 a signé le début d’un retour à la normale.
Selon une étude Kantar, reprise par France AgriMer, sur 7 000 Français interrogés, 75 % ont acheté au moins un végétal d’ornement ou un plant potager en 2020.
Le budget consacré par foyer évolue peu au fil des années, se situant à 58,20 € en moyenne. Et la majorité des achats s’effectuent en grande surface. Toutefois, la grande distribution perd des parts de marché au profit des jardineries. Quant à la vente en ligne, elle progresse. Les réseaux sociaux sont un bon canal de communication pour promouvoir de nouvelles enseignes. C’est le cas notamment des ventes éphémères de plantes dans les grandes villes, auxquelles nous nous sommes aussi intéressés dans notre dossier.
Enfin, la vente et le don entre particuliers sont possibles, sans contraintes juridiques spécifiques. En revanche, des règles régissent la vente de fruits et légumes issus de son propre potager…
Végétaliser son cadre de vie : quels bénéfices pour la santé ?
Il est très courant de retrouver dans le commerce des plantes auxquelles sont attribués des bienfaits. En particulier les plantes « dépolluantes » qui seraient à privilégier pour garantir un air sain chez soi ou au bureau. Mais est-ce bien le cas ? Des études révèlent que plus de 33 plantes vertes adultes seraient nécessaires pour dépolluer 100 m² ! Il est peu probable que nous aménagions une telle jungle dans nos intérieurs.
De son côté, l’Ademe (Agence de la transition écologique) confirme que cet argument n’est pas validé scientifiquement. En matière de qualité de l’air intérieur, rien ne vaut l’aération des pièces 10 minutes minimum par jour.
Néanmoins, la présence de plantes en intérieur, au-delà de leurs qualités esthétiques, est apaisante et contribue à réduire le stress. Certaines détiennent même des vertus thérapeutiques reconnues, comme l’arnica des Vosges par exemple.
Enfin, contrairement à un préjugé répandu, la présence de végétaux d’ornement dans une chambre est sans danger pour le dormeur.
Impact écologique et manque de transparence
Aujourd’hui, de nouvelles questions se posent sur la mondialisation des végétaux et les terroirs qui subissent des bouleversements paysagers et des évolutions climatiques… En effet, les conquêtes militaires et les voyages outre-mer ont rapporté en France de nombreuses plantes exotiques. Notre pays a connu un véritable boom du commerce des plantes d’ornement à partir des années 1950, donnant naissance à de nouvelles habitudes de consommation, de nouveaux besoins.
Quant aux fleurs coupées, elles sont présentes à chaque grand événement : mariage, décès, naissance, fête des mères, Saint Valentin… Nous sommes pourtant peu nombreux à connaître leur provenance et leurs conditions de culture et de transport. Des labels existent, mais sont encore peu connus. Aucune obligation de transparence du côté des professionnels, néanmoins soucieux de répondre aux attentes des consommateurs sur ce sujet.
Des plantes et fleurs locales ?
D’après l’Interprofession française de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage, 40 % des végétaux d’intérieur et d’extérieur achetés en France sont français. Mais en ce qui concerne la seule activité horticole de plantes d’intérieur, la production française serait quasi inexistante car dédiée aux plantes d’extérieur.
Il est revanche plus facile de trouver des fleurs cultivées localement. Des labels existent également dans ce domaine. Des collectifs, tels que « Fleurs d’ici » ou « Le Collectif de la fleur française » recensent les producteurs en floriculture sur notre territoire. Cependant, la filière, pas encore suffisamment organisée, ne permet pas aux fleurs locales de bien circuler. Nous avons rencontré une floricultrice qui travaille au Jardin d’Agnès à Ittlenheim, dont nous dressons le portrait dans notre revue.
Jardiner sans se planter
Pour finir, la pratique du jardinage progresse tant sur les rebords des balcons que dans les grands espaces extérieurs. Des pratiques toutefois encadrées, qu’il s’agisse de la disposition des jardinières sur un balcon, de la gestion des déchets verts, de l’outillage ou encore des risques sanitaires liés à la toxicité de certaines espèces.
Enfin, si vous faites appel à un professionnel, il convient de connaître la réglementation en vigueur pour faire un choix éclairé.
Autant de thématiques que la Chambre de Consommation d’Alsace et du Grand Est aborde dans le dernier numéro de Consommer Aujourd’hui, « Plantes et fleurs : végétaliser autour de soi », à découvrir dès à présent dans votre espace abonné !