Le magazine 60 millions de consommateurs a passé au crible 20 saumons et 10 truites fumées. Si des progrès ont été constatés, certains produits contiennent encore trop de contaminants liés au fumage et trop de sel.
Sur la table du réveillon des Français, les saumons et truites fumés font partie des incontournables. Appréciés pour leur saveur, ils sont également de bonnes sources d’omega 3, indispensable au bon fonctionnement du cerveau et prévenant les maladies cardio-vasculaires. Les autorités sanitaires recommandent d’ailleurs la consommation de poisson gras au moins une fois par semaine. La truite est moins grasse, et présente de ce fait des apports moins intéressants que le saumon.
Contaminants liés au fumage
Les poissons prédateurs, comme le sont les saumons et les truites, sont régulièrement pointés du doigt pour leur teneur en mercure. Les poissons d’élevage sont aussi exposés en raison de leur alimentation composée de farines et d’huiles de poissons marins. Néanmoins, le magazine « 60 » se veut rassurant,,les tests n’ayant révélé la présence de métaux lourds que sous forme de traces, et plus particulièrement dans les saumons en provenance d’Ecosse. La cause sans doute à la proximité avec la mer du Nord qui est très polluée. Par ailleurs le mercure n’est plus détectable dans une portion moyenne de 40 grammes, il n’y a donc pas d’impact sur la santé.
Les techniques de fumage peuvent dégager des hydrocarbures polycycliques aromatiques (HAP). Quatre d’entre eux sont soumis à une limite légale car classés comme cancérogènes ou possibles cancérogènes. Dans ses tests, « 60 » a constaté la présence de deux HAP problématiques dans deux références de saumon et une référence de truite. Dans les saumons concernés, les teneurs retrouvées dépassent les valeurs autorisées. Concernant les composés HAP qui ne sont pas réglementés, le magazine en a tout de même retrouvé en quantité non négligeable.
En revanche, sur les 29 médicaments vétérinaires antiparasitaires recherchés dans les tests, aucune trace n’a été détectée. Cela démontre un réel effort des professionnels de l’aquaculture qui en maîtrisent mieux les usages ou choisissent des méthodes alternatives (comme le trempage des saumons contaminés dans de l’eau tiède).
Trop de sel !
Ces produits sont connus pour être particulièrement salés. Les tests de « 60 » le confirment puisque leurs analyses révèlent qu’une tranche de poisson fumé suffit à couvrir un quart de la limite journalière recommandée par l’OMS (Organisation mondiale de la santé), fixée à 5g/jour.
Si le salage est nécessaire pour déshydrater le poisson et mieux le conserver, force est de constater que les industriels ont la main lourde, même sur les références en bio…
Même si ces produits festifs ne sont pas consommés tous les jours, il convient de faire attention, surtout qu’ils ne seront pas les seuls plaisirs salés consommés à l’occasion des fêtes.
Malgré tout, pour « 60 millions de consommateurs », les saumons et truites fumées analysés dans leurs essais sont globalement de bonne qualité et quel que soit leur prix. Les produits « Label Rouge » sortent tout de même du lot.
Conditions d’élevage : beaucoup de densité
Les conditions d’élevage des saumons ont souvent été dénoncées par le magazine, notamment dans un dossier en 2016. Les truites fumées ne sont pas en reste. Face à leur succès grandissant, les mêmes questions se posent. Bonne nouvelle tout d’abord, la truite arc-en-ciel (espèce destinée au fumage) est principalement d’origine française, provenant des bassins de Bretagne et de Nouvelle Aquitaine. Ensuite, les élevages d’eau douce sont encadrés par des textes européens pour en limiter l’impact sur l’environnement. En revanche, la densité des truites dans les bassins n’est pas réglementée. En élevage industriel, elle peut atteindre jusqu’à 80 kg par m3 pour les animaux de 2-3 kg. Les consommateurs sensibles à cette question peuvent privilégier les truites respectant la charte qualité « Aquaculture de nos régions », qui établit des critères de densité maximale.
POUR ALLER PLUS LOIN
Comment bien choisir ?
Les conseils du magazine « 60 millions de consommateurs » pour bien choisir son poisson fumé en rayon :
– Privilégier la mention « salage au sel sec ». L’autre technique de salage, par injection de saumure, peut ramollir les chairs
– Veiller à ce que la couleur soit homogène. Eviter l’achat s’il y a des tâches brunes, des bordures sèches, une couleurs jaune-marron et/ou si le poisson suinte.
-Vérifier la date de fabrication qui ne doit pas dépasser deux ou trois semaines avant consommation, les poissons gras rancissent vite
– Éviter les poissons dont l’emballage indique « Ne pas recongeler ». Cela signifie qu’ils ont subi une congélation, susceptible d’altérer sa qualité gustative et sa texture.
– Ouvrir les paquets au moins une demi-heure avant de servir.
Plus d’informations dans le numéro 564 (décembre 2020) du magazine « 60 millions de consommateurs », spécial fêtes.