La mention « plein air » sur les volailles et œufs est la plupart du temps inexacte.
Depuis plusieurs mois, le virus influenza aviaire H5N8 (grippe aviaire) sévit dans les élevages de volailles.
S’il est inoffensif pour l’homme, il peut s’avérer mortel pour les oiseaux. C’est pourquoi, depuis l’automne dernier, des millions de volailles sont confinées sur ordre du ministère de l’Agriculture.
Les communes concernées sont définies dans l’arrêté du 29 septembre 2021 (la région Grand Est ne semble pas encore touchée).
Volailles confinées, mention « plein air » conservée
Pourtant, comme le souligne le magazine 60 millions de consommateurs, les emballages de viande et boîtes d’œufs continuent d’afficher la mention « élevés en plein air ».
Yann Nédélec, directeur de l’Association nationale interprofessionnelle de la volaille de chair (Anvol), précise tout de même que « certaines volailles ont toutefois accès à des parcours extérieurs réduits, et de façon quotidienne ».
Mais le magazine rappelle que les volailles de chair plein air (Label rouge et Bio) sont abattues après 81 jours de vie, soit moins de 3 mois. Certaines sont donc étiquetées « plein air » alors qu’elles ne sont presque jamais sorties…
Défaut d’information des consommateurs
Les consommateurs n’ont pas connaissance de cette subtilité. Or, les œufs et volailles de plein air sont plus chers à l’achat que les produits standards issus d’élevages en cage ou au sol. Les professionnels du secteur invoquent des difficultés pour changer les emballages.
« On ne sait pas quand se terminera cette situation, et c’est trop long et compliqué de changer les emballages », justifie au magazine Philippe Juven, président du Comité national pour la promotion de l’œuf (CNPO).
Procédé légal
Les industriels sont toutefois dans la légalité. La réglementation européenne autorise en effet seize semaines de confinement pour les poules pondeuses « élevées en plein air » s’il est imposé pour des raisons de « protection de la santé publique et de la santé animale » (annexe II du règlement européen du 23 juin 2008).
Dans ce cas précis, les seize semaines sont largement dépassées. Mais cette épidémie de grippe aviaire fait l’objet d’une dérogation « à titre exceptionnel » par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), afin que les professionnels puissent continuer à utiliser la mention « œufs de poules élevées en plein air ».
Les distributeurs sont tenus d’afficher en magasin, au niveau du rayon de vente des œufs et sur les sites de vente en ligne, la mention suivante : « poules élevées en plein air (codes 0 et 1) momentanément confinées à la demande des autorités ». Or, le magazine révèle que ce n’est pas toujours le cas, en particulier sur les Drive.
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