Le leader chinois de « l’ultra fast fashion » est mis en cause par l’ONG Greenpeace Allemagne dans un rapport (en allemand) paru le 23 novembre dernier. Certains vêtements et accessoires comporteraient des substances chimiques à des taux de concentration élevés, au–delà des limites fixées par la réglementation européenne.
Shein dépasse les limites
L’ONG s’est procuré 47 articles de modes homme, femme et enfant (vêtements, chaussures et accessoires) pour les faire analyser par un laboratoire indépendant. Les résultats révèlent qu’un tiers d’entre eux (32 %) contiennent des « substances chimiques dangereuses à des niveaux préoccupants ». Sept articles dépassent même les limites règlementaires fixées par l’Union européenne, dont cinq à 100 % ou plus.
Ainsi, plusieurs paires de chaussures comportent des niveaux élevés de nickel, allergène possiblement cancérigène, et de phtalates, substance toxique pour la reproduction classée parmi les perturbateurs endocriniens. À titre d’exemple, une paire de bottes analysée contient 685 000 mg/kg de phtalates, alors que la réglementation exige une limite inférieure à 1 000 mg/kg (soit 685 fois plus).
Des vêtements à hauts risques
Ces substances en trop grande quantité ont un impact sur la santé des consommateurs et des travailleurs dans les usines chinoises mais également sur l’environnement. Certaines d’entre elles sont persistantes, c’est–à–dire qu’elles ne se décomposent pas et présentent donc un risque écologique conséquent.
L’entreprise Shein est déjà connue pour ses mauvaises pratiques : très bas salaires, cadences intenables, ateliers dangereux. Elle est malheureusement aussi très populaire auprès des jeunes en raison de prix très compétitifs et d’une communication agressive sur les réseaux sociaux. Greenpeace Allemagne dénonce un modèle économique « qui repose sur l’absence d’application des réglementations destinées à protéger l’environnement, ainsi que la santé et la sécurité des travailleurs et des consommateurs ». L’ONG appelle à la création d’un traité international pour réguler l’empreinte démesurée du secteur de la mode.
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