Les « auxiliaires technologiques » intègrent les aliments durant le processus industriel. Assimilés à des additifs cachés, ils ne sont pourtant pas considérés comme tels.
Le magazine 60 millions de consommateurs a diligenté une enquête sur les « auxiliaires technologiques », assimilés à des additifs cachés. Il s’agit de substances – naturelles ou synthétiques – ajoutées durant la préparation ou la transformation des aliments afin de faciliter les étapes de la production industrielle.
Pas d’obligation de mention des additifs sur les étiquettes
Le plus souvent, ce sont des acides, alcools, butane ou enzymes qui vont servir, par exemple, à augmenter l’élasticité de la pâte dans la panification industrielle, ou permettent la coagulation du lait dans les fromages. Si des traces peuvent persister dans les aliments, les industriels n’ont pas l’obligation de les mentionner dans la liste des ingrédients.
Sans additif… mais avec auxiliaire
En outre, ces agents chimiques ne sont pas considérés comme des additifs. D’une part, car ils se retrouvent dans de très faibles quantités résiduelles dans le produit final, d’autre part, parce qu’ils ne modifient pas ses caractéristiques.
Aussi, un produit étiqueté « sans additif » peut contenir un auxiliaire en guise d’épaississant. C’est le cas notamment des yaourts.
Additifs cachés : ce que dit la règlementation européenne
À noter que les auxiliaires-additifs et enzymes sont encadrés au niveau européen et les risques sont régulièrement évalués au regard de l’évolution des procédés industriels. Ainsi, en 2021, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a fait interdire deux enzymes au motif que leur emploi « présente un risque pour la santé humaine ».
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Manque d’information aux consommateurs
Le magazine regrette de son côté l’absence d’information du consommateur. D’autant plus que les effets de l’exposition chronique à de faibles doses de certaines substances sont mal connus et pourraient présenter des risques sanitaires.
Aujourd’hui, les chercheurs en santé environnementale appellent cette exposition aux substances chimiques l’« exposome ». S’il est difficile de complètement se prémunir contre cette pollution, elle peut toutefois être amoindrie en privilégiant au maximum les aliments non transformés.