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Certains émulsifiants seraient associés à un risque plus élevé de diabète

Des chercheurs et des chercheuses, regroupés au sein de l’Équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (Eren-Cress)*, ont réalisé une étude de cohorte. Ils ont observé plus de 100 000 adultes sur une durée de 15 ans. Leur objectif était d’étudier les liens possibles entre habitudes d’apports alimentaires en additifs émulsifiants et survenue de diabète de type 2.

Les émulsifiants, indispensables aux aliments transformés

L’institut indique que 30 à 60 % de l’apport énergétique alimentaire en Europe et Amérique du Nord provient d’aliments ultra-transformés. Or, les émulsifiants font partie des additifs les plus couramment utilisés (identifiables par un numéro E). Ils visent à améliorer l’apparence, le goût, la texture et la durée de conservation de certains produits : pâtisseries, gâteaux et desserts, yaourts, glaces, barres chocolatées, pains industriels, biscottes, margarines et plats préparés. De multiples facteurs liés aux modes de vie des sujets de l’étude ont également été mesurés pour éviter des biais de confusion.

Un facteur de risque de diabète… à confirmer

Les chercheurs ont constaté un risque accru de développer un diabète de type 2 plus fréquent lorsque l’on consomme souvent des aliments transformés. Il s’agit d’aliments contenant des émulsifiants comme les carraghénanes ou la gomme xanthane. Toutefois, ces résultats sont accueillis avec réserve par d’autres chercheurs. La méthodologie présente en effet certaines limites, parfois admises par les auteurs eux-mêmes. Notamment, le caractère observationnel de cette étude ne permet pas d’établir un rapport direct de cause à effet entre consommation de ces additifs et survenue d’un diabète. « Cette étude est susceptible de montrer un lien entre le diabète et des aliments qui contiennent généralement certains émulsifiants, mais pas une association avec ces émulsifiants eux-mêmes » note l’épidémiologiste Gunter Kuhnle, spécialiste de la nutrition.

L’Inserm nuance également ces résultats, précisant : « D’autres investigations sont désormais nécessaires pour établir des liens de causalité ».

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*de l’Inserm, de l’INRAE, de l’Université Sorbonne Paris Nord, de l’université Paris Cité et du Cnam