Depuis plusieurs années, ONG et associations de consommateurs dénoncent le vide inutile dans les emballages alimentaires. Une pratique abusive pour les consommateurs en plus de générer une quantité abondante de déchets.
Parmi elles, les ONG Foodwatch et Zéro Waste France ont interpelé le 26 juin dernier les entreprises Krema (groupe Carambar), Côte d’Or (groupe Mondelez), Daco Bello, Herta et Rana sur la base de l’article R. 543-44 du Code de l’environnement. Celui-ci dispose que « l’emballage doit être conçu et fabriqué de manière à limiter son volume et sa masse au minimum nécessaire pour assurer un niveau suffisant de sécurité, d’hygiène et d’acceptabilité ». A cela s’ajoute parfois le suremballage avec des produits ensachés individuellement dans les paquets, comme pour les carrés de chocolat Côte d’or.
Le volume des emballages alimentaires en question
Les ONG ont comparé le volume des emballages et la place réellement occupée par le produit. Elles ont relevé jusqu’à 68 % de vide dans un sachet de noisettes décortiquées Daco Bello… Ou encore 60 % dans un paquet de pâtes fraîches girasoli aux cèpes Rana.
À travers cette action, ce sont tous les industriels de l’agroalimentaire qui sont visés. Bien qu’une part de vide soit indispensable pour préserver la qualité des produits alimentaires*, ce sont les industriels qui décident dans quelles proportions.
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Des produits pleins de vide
Les deux ONG ont lancé un ultimatum aux entreprises mises en cause, leur laissant un délai de 30 jours pour retirer du marché ou modifier les emballages de leurs produits « pleins de vide ». À défaut, elles menacent de les assigner devant le tribunal judiciaire. Toutes les marques ont répondu, reconnaissant le problème tout en invoquant des contraintes techniques nécessitant l’utilisation du vide (notamment la garantie de l’intégrité et de la sécurité alimentaire). Seul Daco Bello a annoncé un changement d’emballage en cours.
En parallèle, les ONG ont adressé un courrier aux services de la Répression des fraudes pour les inciter à enquêter. Elles souhaitent que les pouvoirs publics s’emparent de cette « pratique abusive du « plein de vide » ».
*atmosphère modifiée dans les barquettes de viande ou de pâtes fraîches, protection mécanique dans les paquets de chips, protection contre l’oxydation pour les produits secs, etc.